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souffert tant de maux, mais où ils viennent de goûter une de ces joies d’autant plus vives et plus pures, qu’elles s’achètent par la douleur et naissent du sein des larmes ; semblables aux rayons du soleil, qui ne sont jamais plus éclatants que quand ils sortent de la nue pour se réfléchir sur des champs trempés de rosée.

Pure et sans tache comme les anges, Élisabeth va participer à leur bonheur, elle va vivre comme eux d’innocence et d’amour. Ô amour ! innocence ! c’est assurément de votre éternelle union que se compose l’éternelle félicité.



Je n’irai pas plus loin. Quand les images riantes, les scènes heureuses se prolongent trop, elles fatiguent, parce qu’elles sont sans vraisemblance ; on n’y croit point, on sait trop qu’un bonheur constant n’est pas un bien de la terre. La langue, si variée, si abondante pour les expressions de la douleur, est pauvre et stérile pour celles de la joie ; un seul jour de félicité les épuise. Élisabeth est dans les bras de ses parents,