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pouvoir égaler le bonheur qu’il devait au seul amour.



Maintenant, si je parlais des jours qui suivirent celui-là, je montrerais les parents s’entretenant avec leur fille des cruelles angoisses qu’ils ont endurées pendant son absence ; je les montrerais écoutant, avec toutes les émotions de l’espérance et de la crainte, le récit qu’elle leur fait de son long voyage ; je ferais entendre les bénédictions du père en faveur de tous ceux qui ont secouru son enfant, je ferais voir la tendre mère montrant, attachée sur son cœur, comme la seule force qui avait pu la faire vivre jusqu’à cet instant, la boucle de cheveux envoyée par Élisabeth ; je dirais ce que les parents éprouvèrent le jour que l’exilé se présenta dans leur cabane pour leur apprendre le bien que leur fille lui avait fait ; je dirais les larmes qu’ils versèrent au récit de sa détresse, les larmes qu’ils versèrent au récit de sa vertu : enfin, je raconterais leurs adieux à cette cabane sauvage, à cette terre d’exil, où ils ont