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disent, ils cherchent en vain des expressions pour ce qu’ils éprouvent, ils n’en trouvent point ; ils pleurent, ils gémissent, et leurs forces, comme leur raison, se perdent dans l’excès de leur joie.

Smoloff tombe aussi aux pieds des exilés.

« Ah ! leur dit-il, vous avez plus d’un enfant. Jusqu’à ce moment Élisabeth m’a nommé son frère, mais à vos genoux peut-être me permettra-t-elle d’aspirer à un autre nom. »

La jeune fille prend la main de ses parents, les regarde, et leur dit :

« Sans lui, je ne serais point ici peut-être ; c’est lui qui m’a conduite aux genoux de l’Empereur, qui a parlé pour moi, qui a sollicité votre grâce, qui l’a obtenue ; c’est lui qui vous rend votre patrie, qui vous rend votre enfant, qui me ramène dans vos bras. Ô ma mère ! dis-moi comment doit se nommer ma reconnaissance ? Ô mon père ! apprends-moi comment je pourrai m’acquitter ! »

Phédora, en pressant sa fille contre son sein, lui répondit :

« Ta reconnaissance