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solitaires, pour y faire son nid, qu’elle natte industrieusement avec de petits joncs ; et dans les bois, l’écureuil volant, sautant d’un arbre à l’autre, et fendant l’air à l’aide de ses pattes et de sa queue chargée de laine, va ronger les bourgeons des pins et le tendre feuillage des bouleaux. Ainsi, pour les êtres animés qui peuplent ces froides contrées, il est encore d’heureux jours ; mais, pour les exilés qui les habitent, il n’en est point.

La plupart de ces infortunés demeurent dans les villages qui bordent le fleuve, depuis Tobolsk jusqu’aux limites du cercle d’Ischim : d’autres sont relégués dans des cabanes au milieu des champs. Le gouvernement fournit à la nourriture de quelques-uns ; ceux qu’il abandonne vivent de leurs chasses d’hiver : presque tous sont en ces lieux l’objet de la pitié publique, et n’y sont désignés que par le nom de malheureux. À deux ou trois verstes de Saïmka, au milieu d’une forêt marécageuse et remplie de flaques d’eau, sur le bord d’un lac