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de toutes les grâces qu’il avait accordées, et du plaisir qu’il paraissait prendre à faire le bien. Élisabeth les écoutait avidement ; elle aurait passé la nuit à les entendre ; mais il était fort tard, ses hôtes voulurent qu’elle prît un peu de repos pour se préparer à la fatigue du lendemain. Jacques Rossi se retira dans la petite chambre au plus haut de la maison, et sa bonne femme reçut Élisabeth dans son propre lit.

Pendant longtemps elle ne put dormir, son cœur était trop agité, trop plein ; elle remerciait Dieu de tout, même de ses peines, dont l’excès lui avait valu la généreuse hospitalité qu’elle recevait.

« Si j’avais été moins malheureuse, se disait-elle, Jacques Rossi n’aurait pas eu pitié de moi. »

Quand le sommeil vint la surprendre, il ne lui ôta point son bonheur ; de doux songes le lui offrirent sous toutes les formes ; tantôt elle croyait voir son père, tantôt la touchante figure de sa mère lui apparaissait brillante de joie ; quelquefois il lui semblait entendre la voix de l’Empereur