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tendre le bruit de la végétation ; les chatons des bouleaux exhalent une odeur de rose ; le cytise velu s’empare de tous les endroits humides ; des troupes de cigognes, de canards tigrés[1], d’oies du nord[2], se jouent à la surface des lacs ; la grue blanche s’enfonce dans les roseaux des marais

  1. La nature a couvert l’estomac de cette espèce de canard, connu parmi nous sous le nom d’eider, et que Linné appelle anas mollissima, de ce duvet élastique, si chaud, si léger, que nous appelons édredon ; le plus estimé est celui que l’oiseau s’arrache pour garnir son nid, et qu’on recueille dans le nid même.
  2. Cet oiseau que Buffon appelle le grand Manchot, porte, au lieu d’ailes, deux espèces de membranes qui lui tombent de chaque côté, comme de petits bras. Il est de la taille de l’oie ; son cou est gros et court, sa peau dure et épaisse ; il a le corps revêtu d’un duvet pressé, offrant toute l’apparence d’un poil serré et ras, sortant par pinceaux courts de petits tuyaux luisans, et qui forment comme une cotte de maille impénétrable à l’eau. Il habite les mers australes, et se trouve sur la plupart des portions de terre les plus avancées vers le pôle antarctique.