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Élisabeth tremblante le suit sans dire un seul mot ; il l’introduit dans une petite salle basse, où une jeune femme, tenant un enfant dans ses bras, était assise près d’un poêle ; elle se lève en les voyant. Son mari lui raconte à quel danger il vient d’arracher cette infortunée, et l’hospitalité qu’il lui a promise en son nom. La jeune femme confirme la promesse, et prenant la main d’Élisabeth, elle lui dit avec un sourire plein de bonté :

« Pauvre petite, comme elle est pâle et agitée ! mais rassurez-vous, nous aurons soin de vous, et une autre fois, évitez, croyez-moi, de rester aussi tard sur la place. À votre âge, et dans les grandes villes, il ne faut jamais être à cette heure-ci dans les rues. »

Élisabeth répondit qu’elle n’avait aucun asile ; que toutes les portes lui avaient été fermées : elle avoua sa misère sans honte, et raconta son voyage sans orgueil. La jeune femme pleura en l’écoutant ; son mari pleura aussi ; et ni l’un ni l’autre ne s’imaginèrent de soupçonner que ce récit ne fût