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enfumées, ouvertes à tous les vents ; elle vit ensuite des rues si populeuses, qu’elle pouvait à peine marcher au milieu de la foule qui la pressait et la coudoyait de toutes parts. À très peu de distance elle retrouva des bois, des champs, et se crut en pleine campagne ; elle se reposa un moment dans la grande promenade ; c’est une allée de bouleaux qui ressemble assez à l’allée de tilleuls de la capitale de la Prusse. Un nombre infini de personnes s’y promenaient, en s’entretenant de la cérémonie du couronnement ; des voitures allaient, venaient, se croisaient en tous sens avec un grand fracas ; les énormes cloches de la cathédrale ne cessaient de sonner ; de tous les points de la ville d’autres cloches leur répondaient, et le canon, qui tirait par intervalle, se faisait à peine entendre au milieu du bruit dont retentissait cette vaste cité. C’était surtout en approchant de la place du Kremlin, que le tumulte et le mouvement allaient toujours croissant ; de grands feux y étaient allumés ; Élisabeth s’en approcha et s’assit timidement