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lage domanial de Saimka ; sa distance de Tobolsk est de plus de six cents verstes. Placé jusqu’à la dernière limite du cercle, au milieu d’un pays désert, tout ce qui l’entoure est sombre comme son soleil, et triste comme son climat.

Cependant le cercle d’Ischim est surnommé l’Italie de la Sibérie, parce qu’il a quelques jours d’été, et que l’hiver n’y dure que huit mois ; mais il y est d’une rigueur extrême. Le vent du nord, qui souffle alors continuellement, arrive chargé des glaces des déserts arctiques, et en apporte un froid si pénétrant et si vif, que, dès le mois de septembre, le Tobol charrie des glaces ; une neige épaisse tombe sur la terre, et ne la quitte plus qu’à la fin de mai. Il est vrai qu’alors, quand le soleil commence à la fondre, c’est une chose merveilleuse que la promptitude avec laquelle les arbres se couvrent de feuilles, et les champs de verdure : deux ou trois jours suffisent à la nature pour faire épanouir toutes ses fleurs. On croirait presque en-