Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/186

Cette page n’a pas encore été corrigée

la croix, et à un des angles une petite chapelle dédiée à la Vierge, surmontée d’un poteau qui indique les villes où conduit chacun des chemins. Élisabeth sent qu’elle est sauvée, elle se prosterne avec reconnaissance : les malfaiteurs ne s’étaient pas trompés ; Dieu était auprès d’elle.

La jeune fille ne sent plus sa fatigue, l’espoir lui a rendu des forces ; elle prend légèrement la route de Pokrof ; bientôt elle retrouve la Volga, qui forme un coude auprès de ce village, et baigne les murs d’un pauvre couvent de filles. Élisabeth se hâte d’aller frapper à cette porte hospitalière ; elle raconte sa peine, et demande un asile ; on le lui donne aussitôt ; elle est accueillie, reçue comme une sœur, et en se voyant entourée de ces âmes pieuses et pures qui lui prodiguent les plus tendres soins, elle croit un moment avoir retrouvé sa mère.

Le récit simple et modeste qu’Élisabeth fit de ses aventures, fut un sujet d’édification pour toute la communauté. Ces bonnes sœurs ne se lassaient point d’admirer la