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il lui semblait qu’une voix humaine eut rempli son cœur de joie…

Tout à coup elle en entend plusieurs, et bientôt elle voit des hommes qui sortent de la forêt ; elle marche vers eux pleine d’espérance, mais plus ils approchent, plus elle sent l’effroi succéder à la joie : leur air sauvage, leur physionomie farouche l’épouvantent plus que la solitude où elle était ; elle se rappelle ce qu’on lui a dit des malfaiteurs qui remplissent cette contrée, et elle craint que Dieu ne la punisse de la témérité qui lui a persuadé qu’elle n’avait rien à craindre ; elle tombe à genoux pour s’humilier devant la miséricorde divine. Cependant la troupe s’avance, s’arrête auprès d’Élisabeth, la regarde, et lui demande d’où elle vient, et ce qu’elle fait là. La jeune fille, les yeux baissés, et d’une voix tremblante, répond qu’elle vient de par-delà Tobolsk, et qu’elle va demander à l’Empereur la grâce de son père, elle ajoute qu’elle a pensé périr dans le marais, et qu’elle attend qu’elle ait repris un peu