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aucun chemin n’y était tracé, elle se perdit, et tomba dans une espèce de marais fangeux, dont elle eut beaucoup de peine à se tirer. Enfin, après bien des efforts, elle gagna un tertre un peu élevé. Couverte de boue et épuisée de fatigue, elle s’assit sur une pierre, et détacha sa chaussure pour la faire sécher au soleil, qui brillait en ce moment d’un éclat assez vif. Ce lieu était sauvage ; on n’y voyait aucune trace d’habitation ; il n’y passait personne, et on n’y entendait même aucun bruit. Élisabeth vit bien qu’elle s’était beaucoup écartée de la grande route, et, malgré son courage elle fut effrayée de sa situation. Derrière elle était le marais qu’elle venait de traverser, et au-delà une immense forêt dont ses yeux n’apercevaient pas la fin. Le jour commençait à décliner. Malgré son extrême lassitude, la jeune fille se leva dans l’espoir de trouver un asile, ou des gens qui l’aideraient à en trouver un ; elle erra çà et là, mais en vain ; elle ne voyait rien, elle n’entendait rien, et cependant