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instruire ma fille : voici une lettre que je lui ai écrite ; le courrier de ce kibick renversé, qui retourne à Riga où est ma fille, consentirait à s’en charger si j’avais la moindre récompense à lui offrir ; mais la moindre de toutes n’est pas en mon pouvoir : je ne possède pas un simple kopeck ; les cruels m’ont tout enlevé. »

Élisabeth sortit de sa poche le rouble qui lui restait, en rougissant beaucoup d’avoir si peu à offrir.

« Si cela pouvait suffire », dit-elle d’une voix timide, en le mettant dans la main de l’exilé.

Celui-ci serra la main généreuse qui lui donnait toute sa fortune, et courut proposer l’argent au courrier : c’était le denier de la veuve ; le courrier s’en contenta. Dieu sans doute avait béni l’offrande, il permit qu’elle parut ce qu’elle était, grande et magnifique, afin que, servant à rendre une fille à son père et le bonheur à une famille, elle portât des fruits dignes du cœur qui l’avait faite.

Quand l’ouragan fut calmé, Élisabeth