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et, la considérant avec un peu d’émotion, elle dit :

« Je te garderai pour mon père, afin que tu lui sois une preuve que ses vœux ont été entendus, que son esprit ne m’a point quittée, et que partout une protection paternelle a veillé sur moi. »



Le temps était clair et serein ; mais par moment il venait du côté du nord des bouffées d’une bise très froide. Après avoir marché quatre heures, sans s’arrêter, Élisabeth se sentit très fatiguée. Aucune maison ne s’offrant à ses regards, elle fut chercher un asile au pied d’une petite colline, dont les rochers bruns et coupés à pic la garantissaient de tous les vents. Près de là s’étendait une forêt de chênes ; ce n’est que sur cette rive de la Volga qu’on commence à voir cette espèce d’arbres. Élisabeth ne les connaissait point, et quoiqu’ils eussent déjà perdu une partie de leur parure, ils pouvaient être admirés encore ; mais quelque beaux qu’ils fussent, Élisabeth ne pouvait aimer ces arbres d’Europe ; ils lui faisaient