Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/153

Cette page n’a pas encore été corrigée

prierai pour toi, pour tes parents… »

Il ne put achever, ses lèvres remuaient encore, mais on ne distinguait aucun son : il retomba sur sa paille, les yeux élevés vers le ciel ; ses dernières forces furent employées à lui recommander l’orpheline gémissante, et il semblait encore prier pour elle quand déjà la mort l’avait frappé : tant était grande en son âme l’habitude de la charité ; tant, durant le cours de sa longue vie, il avait négligé ses propres intérêts pour ne songer qu’à ceux d’autrui ; au moment terrible de comparaître devant le trône du souverain juge, et de tomber pour toujours dans les abîmes de l’éternité, ce n’était pas encore à lui-même qu’il pensait.

Les cris d’Élisabeth attirèrent plusieurs personnes : on lui demanda ce qu’elle avait ; elle montra son protecteur étendu sans vie. Aussitôt, au bruit de cet évènement, la chambre se remplit de monde : les uns venaient voir ce qui se passait avec une curiosité stupide ; ceux-ci jetaient un coup