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triste. Dans la saison des orages, la foudre tombe très fréquemment sur ces vieux arbres, qu’elle embrase avec rapidité, et qui paraissent alors comme des colonnes d’un rouge ardent, surmontées d’une vaste chevelure de flamme. Plusieurs fois Élisabeth et son guide furent témoins de ces incendies. Obligés de traverser ces bois, qui brûlaient des deux côtés du chemin, tantôt ils voyaient des arbres consumés par le bas, soutenir de leur seule écorce leurs cimes que le feu n’avait pas encore gagnées ; ou, renversés à demi, former comme un arc de feu au milieu de la route ; ou enfin, s’écroulant avec fracas, retomber l’un sur l’autre en pyramides embrasées, semblables à ces bûchers antiques, où la piété païenne recueillait la cendre des héros.

Cependant, malgré ces dangers, et ceux plus imminents peut-être du passage des fleuves débordés, Élisabeth ne se plaignait point, et trouvait même qu’on lui avait exagéré les difficultés du voyage. Il est vrai