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histoires des saintes Écritures, où Dieu se montre prompt à récompenser les grands sacrifices de la piété filiale et de la résignation paternelle ; il laissait entrevoir aussi que les fatigues du voyage seraient moins grandes, parce qu’un homme puissant, qu’il ne nommait pas, mais qu’on devinait assez, lui avait fourni les moyens de rendre la route plus commode et plus douce.

Enfin, quand le soir fut arrivé, Élisabeth se mit à genoux, et d’une voix émue, demanda à ses parents de la bénir. Le père s’approcha, des larmes coulaient le long de ses joues : sa fille lui tendit les bras : il comprit que c’était un adieu, son cœur se serra, ses larmes s’arrêtèrent ; il posa les mains sur la tête d’Élisabeth, en la recommandant à Dieu dans son cœur, mais sans avoir la force de proférer une parole. La jeune fille alors, regardant sa mère, lui dit :

« Et toi, ma mère, ne veux-tu pas bénir aussi ton enfant ?

— Demain, reprit-elle avec l’accent étouffé d’une profonde désolation, demain.