chambre, sa mère la suivait des yeux, et souvent la retenait brusquement par le bras, sans oser lui adresser une question, mais lui parlant sans cesse de soins à prendre pour le lendemain, et lui donnant des ordres pour divers ouvrages à faire à quelques jours de là. Ainsi, elle cherchait à se rassurer par ses propres paroles ; mais son cœur n’en était pas plus tranquille, et le silence de sa fille lui parlait toujours de départ.
Pendant le dîner, elle lui dit :
« Élisabeth, si le temps est beau demain, vous monterez dans votre petite nacelle avec votre père, pour aller pêcher quelques poissons dans le lac. »
Sa fille la regarda, se tut, et de grosses larmes tombèrent de ses yeux. Springer, déchiré de la même inquiétude que sa femme, reprit un peu vivement :
« Ma fille, avez-vous entendu l’ordre de votre mère ? demain vous viendrez avec moi. »
La jeune fille pencha sa tête sur l’épaule de son père, et lui dit à voix basse :
« Demain vous consolerez ma mère. »
Springer pâlit : c’en