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m’eut suivi : oui, je le veux croire, c’est à ses vertus, c’est à son dévouement si généreux que j’ai dû un exil plus humain. Ô mon enfant ! s’il y a eu quelques douceurs dans ma vie, c’est à ta mère que je le dois, et s’il y a eu du malheur dans la sienne, je n’en dois accuser que moi.

— Du malheur ! mon père, lui dit Élisabeth, eh ! tu l’as toujours aimée ! »

À ces mots, Springer reconnut le cœur de Phédora, et vit bien qu’ainsi que sa mère, Élisabeth auprès d’un époux pourrait ne pas être malheureuse dans l’exil.

« Ma fille, répondit-il, en lui remettant la lettre du jeune Smoloff, qu’il avait gardée depuis la veille, si je dois un jour à ton zèle et à ton courage des biens que je ne désire plus que pour t’en accabler, au sein de la prospérité, cette lettre te rappellera nos bienfaiteurs ; ton cœur, Élisabeth, doit être reconnaissant, et l’alliance de la vertu peut honorer le sang des rois. »

La jeune fille rougit, prit la lettre des mains de son père, l’attacha sur son cœur, et s’écria :