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« Ma fille, si votre mère n’y peut consentir, vous ne partirez pas.

— Non, ma mère, si tu l’ordonnes, je ne partirai pas, lui dit Élisabeth, en l’accablant des plus touchantes caresses ; je t’obéirai toujours. Mais peut-être Dieu obtiendra-t-il de toi ce que tu as refusé à mon père ; viens le prier avec moi, ma mère : demandons-lui ensemble ce que nous devons faire : c’est la lumière qui guide et la force qui soutient : toute vérité vient de là, et toute résignation aussi ! »

En priant, Phédora pleura. Cette piété qui calme, adoucit, et ne s’empare du cœur, que pour se mettre à la place de ce qui le tourmente et le déchire ; cette piété divine qui ne prescrit jamais un devoir, sans en montrer la récompense ; cette voix de Dieu, si puissante sur les âmes tendres, toucha celle de Phédora. Dans les caractères nobles et fiers, qui ne composent le bonheur que de gloire, l’estime des hommes peut obtenir le sacrifice des plus chères affections ; mais la religion seule peut