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pas le fruit d’un moment d’enthousiasme, mais de longues années de méditation : il s’appuie autant sur des raisons solides que sur les plus tendres sentiments. Existe-t-il un autre moyen d’arracher mon père à l’exil ? Depuis douze ans qu’il languit ici, quel ami a pris sa défense ? et quand il s’en trouverait un qui l’osât, oserait-il parler comme moi ? serait-il inspiré par un semblable amour…. ? Oh ! laissez-moi toujours croire que Dieu n’a donné qu’à votre unique enfant le pouvoir de vous rendre au bonheur, et ne vous opposez pas à l’auguste mission que le ciel a daigné lui confier. Dites-moi, que trouvez-vous donc de si effrayant dans mon entreprise ? Est-ce mon absence ? Mais ne vous ai-je pas entendus gémir souvent ensemble d’un exil qui vous empêchait de me donner un époux ? Un époux, ô mes parents, ne m’aurait-il pas séparée de vous aussi ? Des dangers ? il n’y en a point : les hivers de ce climat m’ont accoutumée à la rigueur des saisons,