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terre ne dégèle pas à un pied ; de tristes et larges fleuves, dont les eaux glacées n’ont jamais arrosé une prairie, ni vu épanouir une fleur. En avançant davantage vers le pôle, les cèdres, les sapins, tous les grands arbres disparaissent ; des broussailles de mélèses rampans, et de bouleaux nains deviennent le seul ornement de ces misérables contrées ; enfin, des marais chargés de mousse[1] se montrent comme

  1. On confond généralement sous le nom de mousses, trois familles de plantes que Linné a rangées dans sa Cryptogamie : les mousses proprement dites qui sont pourvues de feuilles, les lichens qui en sont privés, et les hépatiques, dont les unes ont des feuilles et se rapprochent des mousses, et les autres n’en ont pas et se rapprochent des lichens. Les Grecs les confondaient toutes sous le nom de bryon et de mnion, et les Latins sous celui de musci. Les lichens sont des plantes dépourvues de fleurs, de feuilles, et souvent de racines. Les uns sont une simple croûte qui couvre les pierres ; d’autres, une substance foliaire et membraneuse qui s’étend sur la terre ou sur le tronc des arbres ; d’autres, des filamens cylindriques ou aplatis, simples ou articulés, qui pendent