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par le jeune Smoloff, et à deux mois de date :


« Un de mes plus vifs regrets, en quittant Saïmka, Mademoiselle, a été de ne pouvoir vous instruire de l’obligation rigoureuse qui me forçait à m’éloigner de vous : je ne pouvais vous aller voir, vous écrire, ni vous envoyer les explications que vous m’aviez demandées, sans contrevenir aux ordres de mon père, et sans compromettre sa sûreté ; peut-être l’eussé-je fait sans l’exemple que vous veniez de me donner : mais quand je venais d’apprendre auprès de vous tout ce qu’on doit à son père, je ne pouvais pas risquer la vie du mien. Cependant, je l’avoue, je n’aime pas mon devoir comme vous aimez le vôtre, et je suis revenu à Tobolsk le cœur déchiré. Mon père m’apprend qu’un ordre de l’Empereur m’envoie à mille lieues d’ici, et qu’il faut obéir à l’instant : je vais partir, Élisabeth, vous ne savez point ce que je souffre. Ah ! je ne demande point au