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d’en sentir les beautés, et en avoir lu plus de quelques pages avant de se hasarder d’en parler. — En ce cas, dit miss Melmor tout bas, en se penchant vers l’oreille de Malvina, elle ferait bien de n’en rien dire, etc., etc. »

Madame Cottin aimait Ossian[1], mais sans

  1. On sait qu’il s’est élevé une vive discussion sur l’authenticité des poésies galliques d’ossian, dont Macpherson a publié une traduction anglaise. Beaucoup de littérateurs ont soutenu que les prétendus originaux de la traduction de Macpherson n’avaient jamais existé, on du moins n’avaient pas été conservés jusqu’à nos temps : une société d’Écossais s’est réunie à Londres, sous la dénomination d’Highland-Society, et s’est proposé de prouver l’authenticité des poëmes d’Ossian. Elle a fait recueillir dans le Highland, ou la Haute-Écosse, tous les chants galliques conservés dans la mémoire et dans la bouche des vieillards : elle a publié ces chants en deux volumes in-octavo. Ainsi, quoiqu’il reste encore quelques doutes sur les divers moyens pris par la société pour établir au tribunal de la critique l’authenticité des pièces insérées dans ce recueil ; quoiqu’on ait prétendu que la société avait corrigé et embelli ces morceaux, il reste prouvé que, dans les montagnes de l’Écosse, on a conservé d’anciennes poésies nationales en langue erse ou