Élisabeth est celui qui a obtenu le plus de suffrages à l’étranger. Plusieurs traductions et plusieurs éditions en ont été faites en Angleterre : tous les journaux anglais se sont réunis pour en faire les plus pompeux éloges. Lorsque j’arrivai en France, dit lady Morgan, elle aussi, dont le nom ne peut se prononcer que d’une voix attendrie, et sans qu’une larme vienne mouiller les paupières, la sublime, la tendre madame Cottin, douée du véritable génie de la femme, n’existait plus, et je ne trouvai que l’histoire de sa vie. Lady Morgan ajoute en note : Madame Cottin est une des femmes dont les ouvrages ont eu le plus de succès en France. Elle réunissait tous les suffrages, et sa simplicité modeste, ses qualités éminentes et ses vertus contribuèrent beaucoup à les lui assurer.
Quelque temps avant de mourir, elle avait entrepris d’écrire un livre sur la religion chrétienne prouvée par les sentimens. Qui mieux que madame Cottin était en état de composer cet ouvrage ? Nourrie de la lecture des saintes Écritures, elle savait en transporter les beautés dans ses écrits avec un art qui lui était particulier. Peu d’écrivains ont su donner aux idées religieuses une plus heureuse expression.