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s’agissait plus que de les adapter à un plan donné.

Le roman de Malvina[1], qui fut publié en 1800, avait coûté deux ans de travail à madame Cottin : conçu sur un plan beaucoup plus vaste, il avait permis à l’auteur de donner plus d’essor à son talent ; mais, pour obtenir des scènes à effet, il a peut-être été quelquefois trop loin. Madame Cottin, qui, dans le roman de Claire d’Albe, s’était exclusivement bornée à décrire les progrès d’une passion funeste, et qui n’y avait fait entrer aucun détail de mœurs, a fort bien peint dans Malvina la vie du château. Cette peinture plaît d’autant plus qu’elle est mise en action.

Amélie Mansfield, sujet plus difficile à trai-

  1. Le produit de ce roman fut consacré à un acte de bienfaisance. Un ami de madame Cottin venait d’être proscrit ; il manquait d’argent pour sortir de France : réduite à ne subsister que des faibles débris d’une fortune qui s’est évanouie comme un songe, madame Cottin lui remet le prix qu’elle vient de recevoir de Malvina. C’était la première fois qu’elle avait accusé le sort de l’avoir sitôt privée des moyens d’être utile au malheur.