coupable, elle a dû renoncer au jour : je l’aime trop pour vouloir qu’elle vive, et je la connais trop pour l’espérer. » L’air imposant et assuré dont Élise accompagna ces mots, fut un coup de foudre pour M. d’Albe ; il lui apprit que sa femme était morte.
Élise se rapprocha du lit de son amie : assise à son chevet, toujours immobile et silencieuse, il semblait qu’elle attendît le dernier souffle de Claire pour exhaler le sien.
Au bout de quelques heures, Claire étendit la main, et prenant celle d’Élise : « Je sens que je m’éteins, dit-elle, il faut me hâter de parler ; fais sortir tout le monde, et que M. d’Albe reste seul avec toi. » Élise fait un signe, chacun se retire ; le malheureux époux s’avance, sans avoir le courage de jeter les yeux sur celle qu’il va perdre ; il se reproche intérieurement d’avoir peut-être causé sa mort en la trompant. Claire devine son repentir, et croit que son amie le partage ; elle se hâte de les rassurer.