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nuit entière se passe dans l’incertitude ; mais le lendemain une ombre de chaleur renaît, ses yeux se rouvrent au jour, au moment même où Élise arrivait auprès d’elle.

Cette tendre amie avait suivi sa lettre de près, mais sa lettre n’était point arrivée ; un mot de M. d’Albe l’instruit de tout, elle entre éperdue. Claire ne la méconnaît point, elle lui tend les bras. Élise se précipite, Claire la presse sur son cœur déjà atteint des glaces de la mort. Elle veut que l’amitié la ranime et lui rende la force d’exprimer ses dernières volontés : son œil mourant cherche son époux ; sa voix éteinte l’appelle ; elle prend sa main, et l’unissant à celle de son amie, elle les regarde tous deux avec tristesse, et dit : « Le ciel n’a pas voulu que je meure innocente : l’infortunée que vous voyez devant vous s’est couverte du dernier opprobre ; mes sens égarés m’ont trahie ; et un ingrat, abusant de ma faiblesse, a brisé les nœuds sacrés qui m’attachaient à mon époux. Je ne de-