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qui défend son avis comme on défend un mauvais poste ; du honteux qui se tapit dans un coin pour escamoter une nouvelle ; de l’homme tranchant qui prononce sur tout avec la confiance de la sottise ; du charlatan qui achève une calamité par ses expédiens.

Qu’y aurait-elle encore vu ? Madame de ***, en qui un vice d’éducation a établi pour jamais le préjugé de la naissance. Un homme de la cour est le seul être dont elle conçoive l’existence. En voir un à ses pieds, est le bonheur idéal que son esprit poursuit partout. Tantôt elle accueille un de ces vieux courtisans qui rampent devant leurs maîtresses comme devant leur souverain, et dont quatre mots et deux révérences font toute la galanterie ; tantôt elle s’attache à un de ces hommes de faveur qui arrivent à tout avec une confiance imperturbable, pour qui l’ignorance a été un moyen, et l’impertinence un mérite. Quelquefois une brillante décoration la séduit ; mais ce qui la rend souverainement heureuse et peut seul la fixer, c’est un de ces jeunes gens fortunés à qui quatre cents ans de noblesse ont valu, à la cour, un habit de chasse et un habit de bal, et qui reviennent à Paris faire annoncer leurs