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charge pesante : chaque jour, en les embrassant, je penserai que c’est eux qui m’empêchent de la rejoindre ; dans ma profonde douleur, je rejette et leurs caresses, et les jouissances qu’ils me promettaient, et tous les nœuds qui m’attachent au monde ; et mon âme désespérée déteste les plaisirs que Claire ne peut plus partager.

Ah ! croyez-moi, laissez-lui remplir tous ses exercices de piété, ce ne sont point eux qui l’affaiblissent ; au contraire, les âmes passionnées comme la sienne ont besoin d’aliment, et cherchent toujours leurs ressources ou très loin ou très près d’elles, dans les idées religieuses ou dans les idées sensibles, et le vide terrible que l’amour y laisse ne peut être rempli que par Dieu même.

Annoncez-moi à Claire ; je compte partir dans deux ou trois jours. Fiez-vous à ma foi, je saurai respecter votre volonté, ma parole et l’état de mon amie, et elle ignorera toujours que son époux, cessant un moment de l’apprécier, la traita comme une femme ordinaire.