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ce serait tout pour Claire, elle aurait assez vécu ; mais acheter votre bonheur par une perfidie ! Frédéric vous ne le voudriez pas… Insensé ! tu veux que Claire soit à toi, uniquement à toi ! Est-elle donc libre de se donner ? s’appartient-elle encore ? Si tes yeux osent se fixer sur ce ciel que nous outrageons, tu y verras les sermens qu’elle a faits : c’est là qu’ils sont écrits ! et qui veux-tu qu’elle trahisse ? son époux et ton bienfaiteur, celui qui t’a appelé dans son sein, qui te nourrit, qui t’éleva et qui t’aime, dont la confiance a remis dans nos mains le dépôt de son bonheur ! Un assassin ne lui ôterait que la vie ; et toi, pour prix de ses bontés, tu veux souiller son asile, ravir sa compagne, remplacer par l’adultère et la trahison la candeur et la vertu qui régnaient ici, et que tu en as chassées. Ose te regarder, Frédéric, et dis qu’est-ce qu’un monstre ferait plus que toi ? Quoi ? ton cœur est-il sourd à cette voix qui te crie que tu violes l’hospitalité et la reconnaissance ? Ton regard ose-t-il se porter sur cet homme res-