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dévoré ; il a réuni en un seul point toutes les parties sensibles de mon être, et il y a placé l’image de Claire : c’est là le temple où je te recueille, où je t’adore en silence, quand tu es loin de moi ; mais si j’entends le son de ta voix, si tu fais un mouvement, si mes regards rencontrent tes regards, si je te presse doucement sur mon sein… alors ce n’est plus seulement mon cœur qui palpite, c’est tout mon être, c’est tout mon sang, qui frémissent de desir et de plaisir ; un torrent de volupté sort de tes yeux et vient inonder mon âme. Perdu d’amour et de tendresse, je sens que tout moi s’élance vers toi, je voudrais te couvrir de baisers, recevoir ton haleine, te tenir dans mes bras, sentir ton cœur battre contre mon cœur, et m’abîmer avec toi dans un océan de bonheur et de vie… Mais, ô ma Claire ! seule, tu réunis ce mélange inconcevable de décence et de volupté qui éloigne et attire sans cesse, et qui éternise l’amour. Seule, tu réunis ce qui commande le respect et ce qui allume les desirs ; mais comment expri-