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qui fait de ton amie la plus méprisable des créatures… Je ne sais pourquoi je t’écris encore ; il est des situations qui ne comportent aucun soulagement, et ta pitié ne peut pas plus m’arracher mes remords que tes conseils réparer ma faute. L’éternel repentir s’est attaché à mon cœur ; il le dévore. Je n’ose mesurer l’abîme où je me perds, et je ne sais où poser les bornes de ma faiblesse… J’adore Frédéric, je ne vois plus que lui seul au monde ; il le sait, je me plais à le lui répéter ; s’il était là, je le lui dirais encore : car, dans l’égarement où je suis en proie, je ne me reconnais plus moi-même… Je voulais t’écrire tout ce qui vient de se passer ; mais je ne le puis : ma main tremblante peut à peine tracer ces lignes mal assurées… Dans un instant plus calme, peut-être… Ah ! qu’ai-je dit ? le calme, la paix, il n’en est plus pour moi !