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solennellement, de ne jamais nous quitter. En vérité, Élise, je me blâme de la disposition que j’avais à m’attacher à Frédéric. Quand une fois le sort est fixé comme le mien, aucune circonstance ne pouvant changer les sentimens qu’on éprouve, ils restent toujours les mêmes ; mais lui, dans l’âge des passions, pouvant être entraîné, subjugué par elles, peut-on compter de sa part sur un sentiment durable ! Non, l’amitié serait bientôt sacrifiée, et j’en ferais seule tous les frais. Malheur à moi, alors ! car, nous le savons, mon Élise, ce sentiment exige tout ce qu’il donne. Puissé-je voir Frédéric heureux ! Mais tranquillise-toi, cousine, il n’a pas besoin de moi pour l’être. Adieu.


LETTRE XV.


CLAIRE À ÉLISE.


Si je ne t’ai pas écrit depuis près de quinze jours, ma tendre amie, c’est que j’ai été