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c’est le partage de la jeunesse. « Mon ami, lui ai-je répondu, je crois que Frédéric joint à une imagination ardente un cœur infiniment tendre. La contemplation de la nature, la solitude de ce séjour, doivent nourrir ses dispositions, et dès lors il serait peut-être nécessaire de les fixer. Puisque vous vous intéressez à son bonheur, ne pensez-vous pas qu’il serait à propos que j’invitasse alternativement de jeunes personnes à venir passer quelque temps avec moi ? Ce n’est qu’ainsi qu’il pourra les connaître et choisir celle qui peut lui convenir. — Bonne Claire ! a repris mon mari, toujours occupée des autres, même à vos propres dépens ! car je suis sûr, d’après vos goûts et l’âge de vos enfans, que la société des jeunes personnes ne doit point avoir d’attraits pour vous : mais n’importe, ma bonne amie, je vous connais trop pour vous ôter le plaisir de faire du bien à mon élève ; je crois d’ailleurs vos observations à son égard très-vraies, et vos projets très-bien conçus. Voyons : qui inviterez-vous ?