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LES VOIES DE L’AMOUR


CHAPITRE I

ANECDOTES ET PORTRAITS

À la fin de novembre 1920 quelques médecins s’étaient donné rendez-vous chez un confrère, dans un village à quelques lieues de Montréal, histoire de rappeler les souvenirs du bon vieux temps de la jeunesse depuis longtemps disparue avec son insouciance et ses plaisirs, de remémorer les misères et les inquiétudes du début de la pratique de la médecine, ses drôleries parfois cocasses ou ses douleurs toujours cuisantes et accablantes. Dans l’âtre de grosses bûches d’érable flambaient, jetant des reflets de feu sur les figures des bons amis réunis autour de l’immense cheminée de la grande salle de la maison de Michel Toinon, l’hôte accueillant. Au dehors un vent glacial soufflait en tempête et par instant des bourrasques plus violentes secouaient tellement les lourds contrevents qu’ils semblaient se détacher de leurs gonds qui grinçaient comme du vieux fer. Par moments des bouffées de vent s’engouffraient dans la che-