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les voies de l’amour

amours et de mes rêves : des lettres, des photographies, des fleurs séchées, des bouts de rubans, autant de souvenirs de certains jours heureux ou de rencontres agréables. Quand je dis adieu à ma petite chambre dans la vieille maison qu’on allait démolir, je versai des larmes abondantes ; il me semblait que je partais pour l’exil pour ne plus jamais revenir. Heureux qui ne s’attache à rien, ni à personne ! Hélas, non ! malheureux plutôt. Moi, je suis comme le lierre qu’on blesse en l’arrachant de l’appui qu’il a embrassé. Ah ! mille fois, j’aime mieux saigner et languir longtemps plutôt que de n’avoir pas connu l’amour et l’attachement aux choses, aux lieux ou aux personnes. N’y a-t-il pas une grande jouissance dans le souvenir qu’éprouvent ceux qui ont aimé et souffert dans leur amour ?