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les voies de l’amour

trois temps de la mazurka. C’est par un hasard tout fortuit qu’elle devint mon professeur de danse. Nous étions des voisins, tous deux jeunes, à l’âge des amourettes ; la maison de mon père touchait celle de sa grand’mère qui l’élevait. Nous nous voyions souvent et par habitude nous devînmes des compagnons, des amis. J’allais souvent chez elle avec un de mes frères qu’elle aimait beaucoup ; nous causions de danse et de soirées, et c’est ainsi qu’elle nous proposa de nous mettre au courant de toutes les danses de ce bon vieux temps que nous regrettons quelquefois ; c’est ainsi que j’eus le bonheur de si bien connaître Maggie, de jouir de ses conversations si aimables, si enjouées et si attrayantes.

« Les jours de congé, seul ou avec un de mes frères, je me rendais de bonne heure chez elle. Parfois nous la prenions au saut du lit. Elle était toujours contente de nous voir arriver, car elle aimait tant la danse qu’elle lui aurait consacré tout son temps si elle avait eu des partenaires perpétuels aussi infatigables qu’elle. Sa sœur aînée se mettait au piano qu’elle touchait avec une maestria remarquable ; elle nous jouait des valses et nous dansions des heures entières. Pendant nos instants de repos, nous nous asseyions à la fenêtre et nous causions soirées et toilettes. L’aimable Maggie, toujours bien mise, avait une mine superbe et frappante. Elle paraissait belle, mais examinée de près et attentivement elle