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les voies de l’amour

parer sur la terre. Peut-être au ciel seul y a-t-il quelque chose de plus beau, mais je n’envie pas encore le ciel pour mon Andrée.

« Les mois qui suivirent nous parurent à tous deux d’une longueur interminable, non pas qu’Andrée fût malade ou qu’elle éprouvât quelque malaise dû à sa position. Jamais elle n’avait été aussi gaie, aussi affectueuse. Sa santé paraissait plus florissante que jamais. Andrée prenait même de l’embonpoint apparent. Elle travaillait constamment et désormais ouvertement à son petit trousseau, et cependant elle trouvait encore le temps de confectionner des vêtements pour les petits miséreux qu’elle n’oubliait pas et qu’elle visitait encore fréquemment. Souvent même je lui faisais des reproches de se fatiguer un peu trop ; mais il lui semblait toujours qu’en faisant l’aumône ou la charité, elle n’en serait que plus heureuse dans l’enfant qui devait naître bientôt.

« Malheureusement, et depuis je l’ai compris amèrement, je me suis laissé tromper grossièrement par les apparences. Ces marques d’affection plus tendres qu’elle me prodiguait, n’étaient certes pas mensongères, car nous nous aimions trop sincèrement tous les deux pour qu’elle dissimulât à ce point et qu’elle ne fût pas toujours vraie dans ses affections. En admettant même les bizarreries et les changements profonds de caractère qui font