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les voies de l’amour

je lui désirais encore une autre beauté, celle d’être mère. Oh ! beauté céleste que celle de la mère ! Elle excite la jalousie des anges même ! En effet y a-t-il quelque chose de plus charmant, de plus beau que le groupe vivant d’une mère tenant son enfant au sein ? Y a-t-il de plus beaux yeux, remplis de plus de tendresse, que ceux de la mère quand elle sourit à l’enfant qu’elle a placé sur ses genoux et qu’elle lui prodigue les caresses qu’il demande en agitant ses petits bras, ses petites jambes. Elle sent qu’elle va revivre dans son enfant et cette idée l’anime d’une flamme qui l’auréole autant que la couronne des martyrs et des saints. Oh ! j’aurais trouvé mon Andrée cent fois, mille fois plus belle si la maternité lui avait donné ces charmes qu’elle semblait obstinément lui refuser. Mon amour pour elle aurait grandi de l’amour que j’aurais eu pour mes enfants, et le sien ne se serait-il pas accru de l’amour pour nos chérubins ? Mes amis, le trésor que je vous enviais c’était le fruit de la maternité. J’aurais voulu des enfants à remplir ma grande maison. Je les aurais aimés pour leur gazouillement, leur babil, leurs cris, leurs bruits, leurs tapages. Avoir des petites blondes qui auraient ressemblé à leur mère, avoir des petits bruns qui auraient perpétué mon nom, c’eût été mon bonheur, le comble de mes joies, et je ne vous aurais plus rien envié. Que je vous trouvais heureux, vous qui aviez des enfants !