Page:Cotret - Les voies de l'Amour, 1931.djvu/289

Cette page a été validée par deux contributeurs.
287
les voies de l’amour

« Comment, me répondit-il, pourrais-je jamais revoir celle que j’ai si cruellement offensée, celle à qui j’avais ouvert le tombeau. Ô ! Michel, je ne puis accepter. Assez de l’avoir méprisée une fois, assez de l’avoir bafouée une fois. Je crois à votre pardon à tous deux. Oh ! je veux bien m’humilier devant elle, baiser le bas de sa robe, baiser la trace de ses pas ; mais paraître devant elle, lui donner la main, toucher ses doigts que je brûlerais plus qu’un feu maudit, marcher à ses côtés, quel affront pour elle en un jour où son cœur doit être tout à la joie Ô ! mon Michel, épargne-lui cette indignité. Elle me pardonne, je le crois, je le sens aux battements de mon cœur. Je connais son grand cœur, son âme si noble. Elle me demande elle-même, me dis-tu. Oh ! je le comprends ; elle t’aime tant qu’elle ne peut rien te refuser, même ce qu’elle considère comme le plus grand sacrifice à son amour. Ô ! Michel, jamais je ne pourrai troubler un si beau jour par ma présence ; ce serait vous porter malheur une seconde fois. Présente mes vœux de bonheur à ton Andrée chérie, la plus aimable et la plus digne des femmes, et dis-lui que son pardon m’a réhabilité à mes propres yeux, et que désormais tout le bien que je pourrai faire dans ma profession je le ferai en son nom mille fois béni. Sois heureux, Michel ; soyez heureux tous deux et souvenez-vous quelquefois de celui qui va partir en emportant le plus doux souvenir de deux cœurs