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les voies de l’amour

l’amour ; il déchirera les cœurs. Peu lui importe ; il veut un cœur, il l’aura. Peu lui importe de jongler avec les cœurs ou de les piétiner. La vengeance le tient, et elle le tiendra quatre années consécutives. Sa volonté ne cédera qu’à une volonté plus forte et ce sera alors pour lui le désespoir le plus noir. Vaincu, il ne peut supporter sa défaite ; il ne peut plus lui survivre, et c’est alors le suicide lent, par l’alcoolisme et le narcotisme, qui le tiendra jusqu’au jour où il rencontrera, sur le chemin de Damas, sa victime dont il aura enfin pitié. Ce sera le coup de grâce. Il se reprendra ; il conquerra de nouveau sa volonté énergique qui le ramènera dans le bon chemin. Soumis aux exigences du traitement dans la maison de santé, il récupère une excellente santé. Il a oublié complètement le goût de l’alcool et des narcotiques, et il reprend foi et confiance à la vie honnête. Il n’a plus du jeune vieillard que les cheveux gris et la calvitie assez prononcée. Il a pris de l’embonpoint ; sa taille s’est redressée ; le contentement et la joie se reflètent dans ses yeux gris. Il a la volonté de marcher droit dans le chemin qu’il n’aurait jamais dû abandonner.

« Jean, lui dis-je, je viens t’offrir une réhabilitation complète et te prouver que ton passé néfaste est totalement oublié. Dans un mois je conduirai ma chère Andrée à l’autel pour recevoir la bénédiction nuptiale, et je te veux comme témoin.