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les voies de l’amour

plus de parfum et que leur odeur pénétrante me grise davantage.

« Nous sortîmes de la tonnelle et nous parcourûmes les jardins où les fleurs paraissaient relever joyeusement leurs corolles pour aspirer plus librement les rayons du soleil. Nous les regardions se balancer mollement au souffle de la brise. Nous entendions le léger clapotement des vagues baisant les rives. Nous écoutions les glapissements et les gloussements de la basse-cour tout près. Un petit chat tout mignon sautillait près de nous et les souvenirs de notre enfance et de notre adolescence accouraient qui nous remplissaient d’émotions vives. Andrée était heureuse et j’étais fier de mon bonheur.

« Andrée, désormais délivrée de toute inquiétude, prenait plus d’intérêt à la vie. Tous les jours elle sentait des forces nouvelles lui revenir. Ses joues plus arrondies offraient des tons plus chauds, plus vifs et ressemblaient à ces beaux fruits que l’automne a mûris. Ses yeux bleus veloutés riaient toujours et ses belles lèvres avaient retrouvé l’incarnat des anciens jours. L’amour tranquille et partagé l’avait embellie. Je revoyais en elle ma petite Andrée de l’autrefois toujours gaie.


« Nous étions au début de septembre ; l’été se prolongeait avec une température douce et les nuits étaient agréables dans leur tiédeur délicieuse. Un soir tard, nous