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les voies de l’amour

inventée pour implorer le pardon de mon ami ? J’avais converti cet ami et je voulais le réhabiliter dans l’esprit de ma chère Andrée.

« Michel, me dit-elle enfin, le vieux médecin c’est toi ; le jeune médecin c’est toi ; le chiromancien sordide c’est ton ami. Il ne lisait pas dans ta main ; il connaissait trop bien ta vie et la mienne. Le chiromancien c’était ton ami repentant qui venait confesser ses crimes et implorer ton pardon. Je l’ai reconnu, et tu lui as pardonné, n’est-ce pas, mon Michel, comme je lui pardonnerais s’il venait prendre ma main et me dire la bonne aventure ? Oh ! je ne craindrais pas de présenter ma main à ce vieux sorcier pour revoir ton ami que je ne déteste plus. J’exigerais de lui sa parole d’assister à notre mariage, car je l’aime aujourd’hui comme tout ce que tu aimes. Oh ! non, je ne craindrais plus la vue, la présence de ce hideux chiromancien, car son âme est purifiée par ton pardon qui l’a lavée, par mon pardon qui l’a blanchie. Michel, ce sorcier c’est ton ami ; je veux le revoir ! je veux qu’il assiste à notre mariage. Ô ! mon Michel, vois comme je lui pardonne. Ô ! mon Michel, depuis que je t’ai retrouvé je ne crains plus rien ; mes jours sont tranquilles, mes nuits sont calmes. Il me semble que tout chante dans la nature, que le soleil me sourit toujours et qu’il n’y a plus d’ombre même la nuit. Il me semble que les milliers de fleurs de nos jardins répandent