une grosse chevelure noire, un peu ondée, une barbe bien fournie et bien soignée, des yeux de jais mais très doux, la bouche toujours souriante et parfois moqueuse. Son affabilité lui attirait plus de pratique que sa science médiocre. Il était aimé pour sa ponctualité dans ses visites et pour les soins presque maternels dont il entourait tous ses patients. Il avait fait la connaissance de la plus jolie fille du village que ses parents trop orgueilleux privaient de toute sortie, et même du privilège de recevoir à la maison les jeunes gens très convenables. C’était une prisonnière de l’amour mal compris de ses parents et du snobisme qui règne parfois dans certains villages. Cependant un jour, son père lui présenta un jeune garçon avec qui il était en relation d’affaires. Les deux jeunes gens finirent par s’aimer et se fiancèrent. Cependant la mère tomba dangereusement malade et le jeune médecin fut appelé à son chevet. En peu de temps il eut le bonheur de la ramener à la santé, et la jeune fille en conçut une telle reconnaissance qu’elle commença de l’aimer. Souvent il avait prolongé ses visites au delà de toute nécessité et souvent aussi, le jour et le soir, il les renouvelait parce que, outre les soins à donner à sa patiente, il était attiré par la beauté et l’amabilité de la jeune fille. Celle-ci ne paraissait pas se déplaire en sa compagnie. Quelque temps après, le jeune médecin fut rappelé pour soigner quelques enfants atteints de scarlatine. Il ne
Page:Cotret - Les voies de l'Amour, 1931.djvu/277
Cette page a été validée par deux contributeurs.
275
les voies de l’amour