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les voies de l’amour

cendré et formèrent une auréole mousseuse qui nimba si agréablement son doux visage.

« Andrée crut que la santé lui était rendue avec le rose de ses joues et l’éclat de ses yeux. Elle ouvrit le placard dans le coin de la chambre, en prit une toilette en mousseline rouge pâle, chaussa des bas en soie de même couleur et des souliers s’harmonisant à sa toilette. Elle mit un œillet rouge dans ses cheveux, se regarda une dernière fois dans le miroir et vint s’asseoir en face de la fenêtre sous les rayons ardents du soleil, dans l’espoir d’en recevoir une marque plus tangible de recouvrement de la santé. Quelques minutes plus tard, quand j’entrai dans sa chambre dans le but de la descendre au jardin, je fus tout surpris et émerveillé de la trouver si belle et en apparence si pleine de santé ; le soleil avait déjà imprimé sur ses joues la couleur du tan. Elle éclata de rire devant mon étonnement. « Michel, me dit-elle, je suis guérie ; je suis forte et je veux descendre seule le grand escalier et me promener dans le jardin, suspendue à ton bras. » Elle se leva et se rendit d’un pas alerte jusqu’à la tête de l’escalier. Là je me plaçai devant elle, comme l’on fait pour l’enfant qui veut essayer pour la première fois ses petites jambes dans les degrés. Je descendais à reculons, tout prêt à la recevoir dans mes bras si ses forces la trahissaient. Pauvre petite Andrée ! elle avait trop présumé de ses capacités, et elle s’était