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les voies de l’amour

formée par le creux de sa jupe entre ses jambes amaigries. Elle les prenait à brassée, les serrait sur son cœur, les embrassait dans un baiser fou d’amour et me disait : « c’est ainsi que je voudrais, Ô ! mon Michel, te donner le baiser de mon amour passionné ».

« Elle voulut revoir les tonnelles et y retrouver les souvenirs qu’elle y avait laissés dans nos beaux jours. Le soleil y pénétrait à travers le carrelage que les jeunes feuilles n’avaient pas encore complètement recouvert. La chaleur y était douce, et les fleurs fraîchement coupées, dont j’avais jonché le sol, les remplissaient d’un parfum voluptueux. J’eus peur des élans de son amour et je l’entraînai au dehors. Je la pris de nouveau dans mes bras, et je sentais ses petits bras frissonner autour de mon cou, pendant qu’elle penchait sa tête tout près de mon oreille en murmurant : « Michel, Michel, m’aimes-tu beaucoup, autant que j’aime les fleurs, autant que je t’aime ? » Je la remontai péniblement dans sa chambre car l’amour me tournait la tête, me faisait flageoler. Je la déposai dans son grand lit blanc pour la remettre de ses fatigues et de ses émotions. « Ferme, ferme tes beaux yeux, mon Andrée, et dors ; je reviendrai encore et je te descendrai, car je t’aime tant, quand je te sens si près de mon cœur, que je voudrais toujours t’y tenir fortement embrassée.

« Pendant plusieurs jours, elle se laissa ainsi porter