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les voies de l’amour

ments lents. La vie se réveillait, mais l’esprit dormait encore. Un léger sourire effleura ses lèvres et puis un second, un troisième et tout à coup ses grands yeux étonnés me fixèrent qui semblaient dire : « Oh ! mon Michel, m’aimes-tu encore ? » Andrée n’osait me parler. Son regard seul cherchait dans mes yeux, sur ma figure, l’impression que me causait cette pauvre petite chose qu’elle était, petite malade aux joues creuses et transparentes, aux yeux excavés et cerclés d’une ombre bleue, aux lèvres blanches, exsangues. Spontanément, Andrée me tendit ses deux bras comme une mère sensible qui veut embrasser son enfant quand elle s’imagine lui avoir fait de la peine, causé du chagrin en le réprimandant. Je tombai à genoux pour être plus près d’elle. Je la baisai sur ses petites joues brûlantes, tandis que ses mains autour de mon cou étaient froides comme de la glace. Je lui murmurai à l’oreille : « Andrée, mon Andrée, je t’aime de tout mon cœur ». Ses bras se desserrèrent. Ses deux petites mains se placèrent de chaque côté de ma tête qu’elles éloignèrent quelque peu pour plonger son regard dans mes prunelles afin d’y lire la phrase que je venais de murmurer. C’était vrai. Elle m’attira de nouveau à elle et déposa sur ma bouche des baisers ardents comme des tisons enflammés. Nous causâmes un peu ; plutôt je causai. Je ne voulais pas qu’elle se fatiguât. Souvent cependant elle cherchait à m’interro-