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elle, dans un mouvement gracieux, les bras pour en prendre des brassées comme l’enfant qui s’amuse à ramasser les fleurs avec leurs longues tiges ? Ou son esprit endormi avait-il reçu les effluves que dégageait ma pensée, et me souriait-elle à moi-même ? Me tendait-elle les bras parce que, même dans son sommeil, elle me voyait près d’elle ? Sa respiration, tantôt lente, tantôt rapide, semblait obéir aux impressions qu’elle subissait dans le songe. En voyant Andrée dans tout ce ruissellement de lumière, je me demandais : est-ce la fleur qui cherche le soleil pour en tirer la vie ? est-ce le soleil qui cherche la fleur pour lui donner toute sa beauté et tout son parfum ?

« Je m’assis tout près du lit et j’attendis patiemment le réveil d’Andrée. Que m’importait le temps ? N’étais-je pas près d’elle ? ne la contemplais-je pas ? Je veillais sur son sommeil, n’était-ce pas suffisant à mon amour ? Andrée était à moi pour la vie et j’étais à elle pour l’éternité ; plus rien pour nous séparer, pas même la mort. J’étais tranquille pour mon amour, mais je craignais pour la vie de mon Andrée. Oh ! que je l’aimais ce sommeil réparateur et comme j’aurais voulu qu’il se prolongeât longtemps !

« Et maintenant Andrée cherchait à ouvrir ses paupières appesanties par le sommeil. Les yeux s’ouvraient à demi et se refermaient alternativement par des mouve-