tes des feuilles nouvellement écloses. Les rayons d’un soleil brillant se jouaient dans l’ondulation des eaux, et les oiseaux, au-dessus de nos têtes, modulaient un chant d’amour. La nature tout entière se réveillait dans le reverdissement des herbes et des plantes. Tout semblait inviter à l’amour. La jeune fille elle-même, dans une toilette toute fraîche, claire et pimpante, semblable à une nymphe des bois, me souriait comme le soleil souriait à la nature. Je crus que dans son cœur un nouvel amour venait d’éclore. Je lui donnai la main et je l’assis près de moi sur le banc en face du fleuve. Mon cœur battait à briser sa cage ; des pensées tumultueuses m’emplissaient la tête ; des désirs effrénés m’énervaient.
« Pourquoi, lui disais-je, ne l’oubliez-vous pas. La vie peut vous sourire encore. Vous n’en êtes qu’au printemps. Voyez la voie qui s’ouvre devant vous, comme elle est belle, comme elle est semée de toutes vos fleurs favorites qui attendent que vous les cueilliez. Elles semblent incliner leurs têtes sous vos pas pour saluer la déesse qui s’avance, déesse aux pieds légers qui les effleurent comme en un baiser, déesse à la robe diaphane dont les plis ressemblent aux ailes du papillon, déesse qui s’envole dans un air toujours limpide, dans un ciel toujours brillant de soleil ou de myriades d’étoiles, dans des jours tièdes et des nuits embaumées. Oh ! vous êtes faite pour l’amour qui voudrait toujours vous sourire. Jetez ce